Acteurs de la recherche et de l’observation géophysique en France
Responsabilité de la prévention et de la gestion des risques telluriques en France
Lorsque que les risques sont importants (séismes, éruptions volcaniques, instabilités gravitaires, tsunami) des fonctions de surveillance, d’alerte et de gestion de crise sont établies.
La gestion de crise relève du Ministère de l’intérieur et des services décentralisées (préfectures).
Les actions de prévention sont du domaine de responsabilités du Ministère en charge de l’écologie et de ses représentations locales. Par exemple, la Direction générale de la prévention des risques de ce ministère, par son programme « Prévention des risques », élabore et met en œuvre les politiques relatives notamment à la connaissance, à l’évaluation et à la prévention des risques naturels. Elle mobilise ensuite d’autres acteurs au niveau local comme les DREAL.
Cependant des situations contrastées existent, comme par exemple :
- Sur le territoire métropolitain, le suivi de la sismicité naturelle (tectonique et volcanique) est assuré par plusieurs opérateurs de réseaux sismologiques académiques, maintenant unifiés dans l’infrastructure de recherche nationale Epos-France. Un organisme opérationnel, le CEA est chargé de l’alerte pour le Ministère de l’Intérieur.
- Dans les Départements d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, La Réunion), les Observatoires volcanologiques et sismologiques (OVS) gérés par l’IPGP sont les seules structures opérant des réseaux d’observation en Sciences de la Terre et disposant de l’expertise pour établir un diagnostic en cas d’évènement. Les préfectures, les services de l’Etat et les collectivités s’appuient naturellement sur l’expertise des OVS pour avoir les informations utiles à la sécurité des populations.
Moyens pour l’évaluation des aléas et la gestion des risques telluriques
La surveillance et l’alerte en matière d’activité tellurique sont très exigeantes en termes de moyens d’observation, de détection et de diagnostic rapides. Elles requièrent de mettre en place et de maintenir :
- des réseaux de capteurs, de transmission et de traitement de données « temps réels » ;
- des moyens d’expertise rapide et à haute disponibilité pour l’analyse des signaux ;
- la création et la transmission d’un message vers les autorités et populations concernées par le risque qui mettront en place les mesures conservatoires prédéfinies (plan ORSEC… ).
Ces opérations de surveillance et d’alerte n’ont de sens que si un catalogue des risques potentiels et de leurs signaux spécifiques (description des caractéristiques des évènements, de leurs enchaînements, de leurs caractéristiques géologiques) est préalablement établi. À ce titre, les établissements académiques qui produisent la connaissance fondamentale sont essentiels.
Géophysicienne maîtresse de conférences dans une unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université de Franche-Comté lors d’une expérience de détection du niveau du niveau d’une rivière souterraine dans le Jura grâce à la sismologie.
Autres ressources
- Page Organisation de la surveillance des séismes en France
- Page Aléa et risque sismiques
- Page “S’informer sur l’action de l’Etat” sur le site web du Gouvernement
- Site web du Géorisques de l’Etat avec des parcours différenciés pour les particuliers, collectivités et experts
- Site web du Ministère de l’écologie, rubrique Risques naturels
Acteurs de la recherche en sciences de la Terre
La recherche en sciences de la Terre solide est essentiellement conduite dans les Unités mixtes de recherche (UMR) adossées à des Observatoires des sciences de l’Univers (OSU) et placées sous la tutelle ou la cotutelle :
- d’établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP) tels que les universités ou l’ENS,
- d’établissements publics à caractère scientifique tels que le CNRS, l’IRD, l’INRAE ou l’Université Gustave Eiffel.
Elle se déroule aussi dans des établissements publics à caractères industriel et commercial (EPIC) comme l’ANDRA, le BRGM, le CEA, l’Ifremer, l’INERIS ou l’IRSN, voire dans des établissements publics à caractère administratif (EPA) comme le Cerema, l’IGN et le SHOM.
Les travaux menés dans ces établissements s’appuient directement ou indirectement sur des données d’observation de l’activité du système Terre actuel (données issues d’infrastructures telles que Epos-France), ou passé, pour en comprendre le fonctionnement et prédire son évolution.
C’est Epos-France, infrastructure de recherche nationale, qui regroupe tous les acteurs de l’observation de la sismicité du territoire. Plusieurs de ses sites web diffusent, en temps réel ou sous forme de rapports et d’analyses, l’ensemble des informations sur la sismicité de la France collectées par ses membres.
En savoir plus
- Page Organisation de la surveillance des séismes en France
- Site web du l’Infrastructure de recherche nationale au service des sciences de la Terre Epos-France
A noter : en ce qui concerne la sismicité mondiale, l’Observatoire Geoscope est un réseau global d’une trentaine de stations sismologiques large bande qui enregistrent en continu les mouvements du sol. Les données temps-réel et validées sont distribuées par Epos-France, le centre de données de l’Institut de physique du globe de Paris, et IRIS-DMC. En plus de l’accès aux données, l’Observatoire Geoscope fournit à la communauté scientifique des informations spécifiques sur les séismes de magnitude supérieure à 5.5-6.
Carte des réseaux instrumentaux de l’infrastructure de recherche Epos-France (En rouge : stations sismologiques ; en bleu : stations GNSS ; en vert : gravimètres). En savoir plus