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Le métier de sismologue

Écouter les vibrations de la Terre, voilà le travail principal des sismologues. Car notre planète est parcourue de manière continue par une multitude d’ondes mécaniques, générées lorsque deux blocs de roches glissent l’un contre l’autre au niveau d’une faille. C’est ce que l’on appelle un séisme. En enregistrant et en analysant les ondes produites lors des tremblements de terre, les sismologues sont capables d’obtenir de nombreuses informations sur ce qui se passe à plusieurs kilomètres sous nos pieds, dans la croûte terrestre. Cela leur permet notamment de comprendre la physique de la rupture des roches en profondeur, d’obtenir une image de l’intérieur de la Terre, mais également d’analyser les mouvements du sol pour déterminer l’aléa sismique.

Comprendre le mécanisme de la rupture sismique

Lorsqu’un séisme survient, les sismologues peuvent rapidement déterminer les caractéristiques de la faille qui en est à l’origine, mais également les mécanismes de la rupture. La forme des ondes ainsi que leurs temps d’arrivée permettent aux sismologues de localiser avec précision le lieu de la rupture (foyer ou hypocentre) et sa profondeur. Ils peuvent aussi dire dans quel sens se sont déplacés les blocs de part et d’autre de la faille, quelle est son orientation et quelle quantité d’énergie a été libérée lors du séisme.

Étudier la Terre à plusieurs échelles

Toutes les données recueillies sont essentielles pour comprendre comment la croûte terrestre se déforme, comment bougent les plaques lithosphériques, comment s’accumulent les forces qui finiront par mener à la génération d’un séisme, mais également pour avoir une idée de la composition interne de la Terre ! Un sismologue est donc amené à travailler à plusieurs échelles : de l’échelle locale, avec l’étude de failles peu profondes et du comportement mécanique des roches, à l’échelle du globe pour la caractérisation des différentes enveloppes terrestres. Les sismologues participent également très activement à l’estimation de l’aléa et du risque sismique d’une région. Les données et les analyses apportées par ces scientifiques sont essentielles à la compréhension du contexte tectonique local. Elles permettent également de définir les mouvements potentiels du sol qui seront transmis aux différentes constructions humaines. Les travaux des sismologues sont ainsi essentiels pour mettre en place des actions de prévention face au risque sismique.

Un travail de bureau mais également de terrain !

Un sismologue travaille donc principalement à partir des mesures réalisées par les sismomètres, qui sont ensuite analysées sur ordinateur. Il est cependant amené à se déplacer de manière régulière sur le terrain, en France ou à l’étranger, à terre ou en mer, pour installer des réseaux de sismomètres permanents ou temporaires. Ces derniers sont notamment mis en place après un événement sismique particulier afin d’assurer le suivi des répliques. Les ingénieurs et techniciens sont également souvent en charge de la maintenance des appareils, mais aussi de l’archivage des données.

Quelles études pour devenir sismologue ?

Pour devenir sismologue, il faut suivre des études en physique et/ou en sciences de la Terre, à l’université ou dans une école d’ingénieurs, en s’orientant plus spécifiquement vers la géophysique. Dans son quotidien, un sismologue utilise principalement des notions de physique et les outils informatiques. Il s’agit généralement d’un chercheur ayant fait un doctorat en sismologie, mais cette spécialité des sciences de la Terre recrute également des ingénieurs et des techniciens, qui travaillent tous en étroite collaboration au sein de petites équipes.

Vidéo :  Intérieur de la Terre et vibration du sol par Jérôme Vergne, sismologue à l’École et Observatoire des Sciences de la Terre de Strasbourg (l’Eost héberge la seule école d’ingénieurs spécialisée en géophysique en France). Voir la vidéo sur Youtube.

 

Métier sismologue : enregistrement séisme Hawai par la station sismologique Résif de Manonville

Les sismogrammes sont les données sur lesquelles travaillent le plus souvent les sismologues. Ici, enregistrement d’un séisme volcanique à Hawaï le 11 juillet 2018 à la station RLBP MANO de Manonville (Meurthe-et-Moselle) © Jérôme Vergne. En savoir plus

Métier sismologue : projet Icewaveguide Svalbard

Des sismologues sur le terrain au Svalbard pour l’installation d’un réseau de 250 stations sismologiques © Pierre Boué, CC BY 4.0 – En savoir plus

Sismicité France contemporaine : installation d’une station sismologique temporaire le jour du séisme du Teil

Station en cours de paramétrage dans la cave de la mairie du Teil suite au séisme du 11 novembre 2019 – Crédits : Anne Deschamps