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Le métier de paléo-sismologue

Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, les scientifiques sont capables de l’enregistrer et d’obtenir de nombreuses informations à partir de l’analyse des données recueillies. Si certaines failles montrent une activité régulière qui permet de suivre leur évolution dans le temps grâce à plusieurs enregistrements, d’autres failles ont un cycle sismique bien plus long, le temps séparant deux séismes sur une faille donnée pouvant être de plusieurs milliers d’années. Certaines sont même considérées comme inactives. Or, pour comprendre les mécanismes d’une faille et tenter de prévenir la survenue de futurs séismes, il est essentiel d’étudier son activité passée.

Le problème réside dans le fait qu’il n’existe des enregistrements de séismes que depuis un siècle environ. Comment, dans ce cas, étudier des séismes bien plus anciens ? C’est là le travail des paléo-sismologues.

Comprendre le fonctionnement des failles au cours du temps

Située à l’interface entre la sismologie et la tectonique, la paléosismologie s’intéresse aux traces laissées dans le paysage et les formations géologiques récentes par les séismes anciens. Les paléo-sismologues cherchent ainsi à caractériser et à quantifier le mouvement lors de ces événements passés, à les dater et, si possible, à estimer leur magnitude. En observant la répétition des séismes sur une même faille, les paléo-sismologues peuvent également estimer le temps de récurrence et ainsi de suivre l’évolution des ruptures sismiques au cours du temps, parfois sur des périodes de plusieurs centaines de milliers d’années.

Le paléo-sismologue réalise avant tout des observations et des mesures sur le terrain, mais il travaille également avec d’autres types de données : il est par exemple amené à analyser des images satellites, mais aussi à consulter des archives historiques relatant des événements sismiques anciens. Il travaille donc en étroite collaboration, non seulement avec des géophysiciens, mais également avec des archéologues, des géographes ou encore des historiens.

Rechercher les traces d’anciens séismes

Sur le terrain, le paléo-sismologue va rechercher toutes sortes d’indices témoignant d’un déplacement le long d’une faille. Il est ainsi souvent amené à creuser des tranchées dans le but d’observer le décalage des strates sédimentaires, qui vont lui permettre de dater un événement sismique particulier. Mais les témoins de séismes anciens peuvent prendre d’autres formes : cours d’eau déviés, rupture dans l’alignement d’un muret, variations de croissance des coraux… Certains séismes laissent également des traces plus indirectes, comme des glissements de terrain ou des tsunamis. Ces derniers produisent des dépôts sédimentaires qui permettent de caractériser le séisme qui les a provoqués, d’évaluer sa puissance et de le dater.

Voir le récit d’une campagnes de terrain en Ardèche.

Les données recueillies par les paléo-sismologues sont essentielles pour estimer l’aléa sismique d’une région et mettre en place des actions de prévention.

 

Quelles études pour devenir paléo-sismologue ?

Le paléo-sismologue doit être très observateur et pluridisciplinaire. Il doit avoir à la fois de solides connaissances en tectonique et en géomorphologie mais aussi en physique, et notamment en sismologie. Un cursus post-bac en sciences de la Terre est donc nécessaire.

Séisme du Teil 2019 : investigations paleosismologiques

Paléosismologues au fond d’une tranchée sur la faille de la Rouvière, responsable du séisme du Teil © J.F. Ritz, En savoir plus