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Le métier de sismo-tectonicien

Les séismes qui secouent la Terre peuvent avoir diverses origines. Si certains sont associés à des processus magmatiques, ils résultent le plus souvent de mouvements tectoniques le long de failles.

Page : Origine et effets des séismes

Or, si certaines failles sont bien visibles dans le paysage et connues des scientifiques, la majorité est totalement cachée à notre vue car situées en profondeur, ou donnant lieu à des glissements réguliers et de faible amplitude qui ne laisseront que peu de traces en surface. Ainsi, lorsqu’un séisme survient, le premier objectif est d’en localiser la source, grâce aux informations contenues dans le signal sismique enregistré par les sismomètres. Ce travail relève généralement des sismologues. Ils peuvent ainsi rapporter le séisme à une faille déjà connue… ou non !

Mais le travail d’investigation ne s’arrête pas là, car pour mettre en place des actions de prévention face au risque sismique, ou tout simplement pour faire avancer notre connaissance du sous-sol, il est essentiel de comprendre pourquoi le séisme s’est produit. C’est là qu’interviennent les sismotectoniciens.

Travailler avec des données très diverses pour comprendre l’origine d’un séisme

Comme un véritable détective, le sismotectonicien va chercher à corréler l’ensemble des données géophysiques à sa disposition (sismologiques, géodésiques…) avec le contexte géologique local ou régional. Son objectif : décrire au mieux la relation entre la faille active et le séisme qu’elle a provoqué.

Le sismotectonicien va ainsi naviguer entre les différentes spécialités des sciences de la Terre. Il doit être capable d’échanger avec de nombreux autres spécialistes, comme les sismologues, les géodésiens, les géologues…

Cartographier les failles sur le terrain

Dans le cadre de ses recherches, le sismo-tectonicien est fréquemment amené à se rendre sur le terrain pour repérer de potentielles traces de rupture à la surface du sol et de les cartographier avec précision (voir à ce sujet la page consacrée au séisme du Teil).

L’un de ses outils de travail de prédilection est ainsi la carte géologique, qui va lui permettre de corréler les observations de terrain avec l’architecture des différentes unités géologiques, dans le but de suivre le tracé de la faille et de la connecter potentiellement à d’autres structures tectoniques ou à un contexte géologique régional. Le sismotectonicien cherche également à comprendre l’histoire des failles sur le long terme (sur plusieurs milliers, voire millions d’années) et à suivre leur évolution au cours du temps.

Quelles études pour devenir sismotectonicien ?

Pour devenir sismotectonicien il faut bien sûr suivre des études scientifiques et plus spécifiquement en sciences de la Terre. Un bagage assez général en géosciences est recommandé, le sismotectonicien devant pouvoir interagir avec des experts des autres domaines, que ce soit en géologie ou en géophysique.

Laurence Audin est géophysicienne à l’IRD, autrement dit l’Institut de Recherche pour le Développement, l’un des 18 membres de l’infrastructure de recherche Epos-France.  Après des études de physique à l’université, elle a suivi un master de géophysique appliquée à la Terre. Laurence est spécialiste de Tectonique active et s’intéresse aux séismes et aux failles qui les produisent. Elle travaille principalement sur l’identification de ces failles et sur l’analyse de leur potentiel sismique, c’est-à-dire leur capacité à produire de nouveaux séismes. Photo : Laurence Audin, géophysicienne, en Ardèche en janvier 2022 © V. Bertrand, Eost/Epos-France

Sismicité France contemporaine : rupture de surface provoquée par le séisme du Teil du 11 novembre 2019

Le sismotectonicien recherche sur le terrain les traces de la rupture à l’origine d’un séisme, comme ici lors du séisme du Teil © J.F. Ritz. En savoir plus