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Le métier de géophysicien spécialisé dans le risque sismique

Des séismes surviennent régulièrement un peu partout dans le monde, y compris en France. Même si les tremblements de terre y sont généralement d’ampleur faible à modérée, il arrive fréquemment que des zones habitées ou aménagées soient impactées plus ou moins gravement. Les dégâts causés par un séisme vont en effet dépendre de nombreux paramètres. En premier lieu interviennent la localisation et de la puissance du séisme, mais également la nature du sol, la densité de population et la capacité de résistance des bâtiments (dépendant notamment de l’application, ou non, de normes parasismiques au moment de la construction des bâtiments et de l’ensemble des infrastructures industrielles, de transport…).

Pour assurer la sécurité des habitants face à la survenue d’un séisme, il est essentiel de prendre en compte l’ensemble des paramètres. C’est le travail des géophysiciens, architectes et ingénieurs spécialisés dans le risque sismique.

Définir l’aléa sismique et la vulnérabilité d’une région

Quantifier le risque sismique dans une région donnée n’est pas une mince affaire. D’un côté, il faut prendre en compte l’aléa sismique, c’est-à-dire la probabilité qu’un séisme destructeur se produise dans la région dans un temps donné. De l’autre, il faut considérer l’état d’occupation du sol et la vulnérabilité des infrastructures face à cet aléa. Le géophysicien spécialisé dans le risque sismique va donc devoir jouer sur plusieurs tableaux :

  • étude des séismes historiques, afin de retracer l’évolution de la sismicité au cours du temps et comprendre le fonctionnement des failles ;
  • étude détaillée des sols, et notamment des structures sédimentaires, pour comprendre les effets d’amplification des ondes attendus (appelés effets de site) ;
  • estimation de la qualité du bâti (en interaction avec des spécialistes du bâtiment) ;
  • analyse des vulnérabilités territoriales (en interaction avec les géographes) ;
  • modélisation numérique des impacts potentiels d’un séisme sur telle ou telle zone.

Mettre en place des actions de prévention

Le géophysicien spécialisé dans le risque sismique est donc en charge d’établir une synthèse de l’ensemble de ces paramètres afin d’élaborer des modèles et cartes de risque sismique. Ceux-ci fourniront aux autorités les informations nécessaires à la mise en place des actions de prévention adaptées au risque sismique de la zone considérée afin de protéger au mieux les populations et de minimiser les dégâts en cas de séisme.

Voir à ce sujet la page sur l’aléa et le risque sismiques

Ce spécialiste est souvent appelé se rendre sur le terrain suite à un tremblement de terre, en France ou à l’étranger, pour relever les dégâts subis par les bâtiments, effectuer des sondages sur le ressenti des habitants, mais également pour mener des campagnes d’information et de prévention auprès de la population ou des acteurs locaux. Le géophysicien spécialisé dans le risque sismique est donc en lien avec de nombreux autres spécialistes : paléosismologues, géologues, géographes, ingénieurs en génie civil, architectes…

Quelles études pour devenir géophysicien spécialiste du risque sismique ?

Esprit d’analyse, de synthèse et capacité d’observation sont essentiels pour devenir géophysicien spécialisé dans le risque sismique. De solides connaissances en physique, en particulier en sismologie, et outils numériques sont bien sûr nécessaires. Parmi les professionnels du risque sismique on trouve des chercheur.es (formation Bac+5 en géologie ou géophysique et doctorat de 3 ans), des ingénieur.es (formation Master ou école d’ingénieur) et des technicien.nes (Formation Licence ou DUT).

Séisme du Teil 2019 : enquête macrosismique

Recenser les dégâts subis par les habitations après un séisme fait partie des missions des géophysiciens spécialisés dans le risque sismique. Ici après le séisme du Teil, novembre 2019 © Rémi Dretzen – En savoir plus